Profiter de la sur-qualité

Profiter de la sur-qualité

La sur-qualité est un phénomène courant dans les projets logiciels, consistant à créer du code supplémentaire pour prendre en charge des besoins qui ne seront jamais nécessaires dans la solution ou pour le projet.

Si vous n'êtes pas familier avec le concept, j'aime bien l'expliquer avec cette phrase :

Quand on vous demande de fabriquer une Renault 4 et que vous finissez par fabriquer une Ferrari.

Si nous pensons au Lean, trois types d'activités peuvent être définis pour les processus de développement de logiciels :

  • Les activités génératrices de valeur, dont le résultat a un impact positif sur les clients ou l'équipe de travail.
  • Les activités de soutien, qui ont un impact indirect et positif sur les clients ou l'équipe de travail.
  • Les activités qui ne génèrent pas de valeur, l'ensemble d'activités qui doivent être totalement éliminées des processus.

La sur-qualité fait partie de ce groupe d'activités qui ne génèrent pas de valeur et qui devraient être éliminées. C'est un point de vue que je partage, mais avec une vision différente de la manière de l'aborder. Contrairement au Lean, je pense que nous pouvons tirer parti de la sur-qualité.

Le concept est très simple : un collaborateur qui génère de la sur-qualité est un élément impliqué et motivé dans son travail. Cela est dû au fait qu'il essaie d'aller au-delà de ce qui a été demandé ou simplement parce qu'il essaie de trouver de meilleurs moyens d'accomplir ses tâches.

Du point de vue d'un projet, la sur-qualité peut être dangereuse car elle dépense des ressources pour réaliser des activités qui ne sont pas importantes pour atteindre les objectifs du projet. Mais que se passe-t-il si nous utilisons cette implication de l'équipe sur des activités qui génèrent réellement des bénéfices pour le projet ? Nous aurions une équipe motivée et impliquée exécutant des activités qui, dans la grande majorité, génèrent de la valeur pour le projet. Il est important de noter que cette implication de l'équipe de travail ne peut pas être totalement utilisée en activités bénéfiques pour le projet. Il faut maintenir un certain pourcentage de sur-qualité, car sinon cela pourrait au contraire provoquer l'effet inverse.

Qu'est-ce que l'effet inverse ? C'est une équipe de travail qui n'est ni motivée ni impliquée, un effet provoqué par l'élimination totale des activités qui motivent l'équipe. La solution la plus adoptée aujourd'hui par les entreprises pour lutter contre la sur-qualité est de "mettre en place des contrôles exhaustifs sur les équipes de travail." C'est une approche qui impose des restrictions sur la capacité de proposition des collaborateurs et qui finit par générer de la frustration. C'est un effet inverse que j'ai vécu, et c'est clairement un facteur de rotation du personnel en entreprise.

Comme solution proposée, un équilibre doit être trouvé, permettant la liberté de travailler de la manière jugée appropriée par l'équipe ou la personne. En cas de sur-qualité, il faut trouver un accord pour réorienter ces efforts vers des tâches bénéfiques aux deux parties, par exemple, d'activités de R&D intéressantes pour l'équipe mais qui ont également un potentiel pour le projet. Cela dans le but d'avoir un esprit de liberté dans lequel nous pourrions éventuellement avoir de la sur-qualité, mais en sachant que ce sont des scénarios contrôlés.

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